mercredi 3 septembre 2008

Rachida Dati, ministre célibataire et enceinte


Première femme issue de l'immigration à détenir un portefeuille majeur au gouvernement, Rachida Dati est maintenant en passe de devenir la première ministre célibataire à avoir un enfant sans compagnon attitré.

La ministre de la Justice est donc bien enceinte: après avoir lancé la rumeur il y a deux semaines en affichant au Conseil des ministres un ventre rebondi sous une tenue ajustée, elle l'a confirmée mercredi en distillant quelques confidences.

Avant elle, trois femmes de gauche ont mené de front grossesse et poste au gouvernement: Ségolène Royal à l'Environnement et Frédérique Bredin aux Sports en 1992, Florence Parly au Budget en 2000.

L'annonce d'un prochain heureux événement place Vendôme a été orchestrée en trois temps mercredi par la garde des Sceaux, qui a toujours géré de très près son image personnelle: petit-déjeuner avec des journalistes choisis où elle distille quelques confidences, Conseil des ministres où elle arbore un petit haut serré sous la poitrine ne laissant plus de place au doute, entretien exclusif en une du magazine Le Point.

"Je veux rester prudente car ce n'est pas encore consolidé. Je suis encore dans une zone à risques. J'ai 42 ans", a-t-elle confié à "quelques journalistes", selon lemonde.fr.

"Si c'est consolidé, je serai heureuse et j'aurai l'impression d'avoir bouclé la boucle. Sinon, j'en serai très chagrinée, mais je mettrai du rouge à lèvres là-dessus et je porterai ce sac toute seule", a ajouté celle qui est deuxième d'une fratrie de douze, née d'un père marocain et d'une mère algérienne.

"J'ai toujours dit que c'était fondamental pour moi" d'avoir un enfant, s'est épanchée celle qui avait révélé dans son livre "Je vous fais juges" (Grasset) avoir été brièvement mariée, sous la pression de sa famille, avant de faire annuler cette union.

La garde des Sceaux est en revanche restée muette sur le nom du père. "J'ai une vie privée compliquée et c'est la limite que je me pose vis-à-vis de la presse. Je ne dirai rien là-dessus", a-t-elle expliqué, nourrissant les spéculations, alors que la rumeur lui a déjà prêté plusieurs aventures sentimentales.

La ministre de la Justice revient sur le devant de la scène alors qu'elle s'était faite plus discrète ces derniers mois dans les médias, friands de ses tenues haute-couture.

Dans Le Point, elle-même admet qu'il n'était "peut-être pas utile d'aller faire des photos dans un hôtel", allusion à une couverture de Paris-Match, où elle posait en bottes en cuir à talons aiguilles.

A ceux qui voudraient voir dans cette grossesse le glas de la carrière gouvernementale d'une ministre exclue du cercle des intimes de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati répond qu'elle aimerait "rester le plus longtemps possible" à la Chancellerie, tandis que Le Point cite un conseiller de l'Elysée selon qui il faudra "laisser là où elle est" celle qui symbolise la diversité du nouveau pouvoir.

Rachida Dati va-t-elle ralentir son activité ou, comme Ségolène Royal, ne l'interrompre que les quelques jours nécessaires à l'accouchement ? Difficile de savoir, puisque son porte-parole s'en tenait toujours mercredi à l'absence de commentaire opposée la veille à la presse par la ministre.

Interrogé sur un possible intérim, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel répondait: "je n'ai pas eu connaissance d'une absence éventuelle de madame Dati. Mme Dati a bon pied, bon oeil à sa fonction comme garde des Sceaux et ministre de la Justice".

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