Arnaud Folch s'interroge sur cette frange de l'électorat du Front National, qui est aujourd'hui extrêmement déçue par le gouvernement :
"l’électorat lepéniste ayant voté Sarkozy à la présidentielle regrette, plus encore que les autres, de s’être fait «berner». Retourneront-ils, pour autant, dès cette élection, au vote FN ? Pas aussi simple : d’abord parce que le FN présente moins de deux cent listes [...] ensuite parce que le scrutin municipal, le poids de ses sortants et de ses notables, n’a jamais été une «spécialité» frontiste ; enfin, et c’est le plus important, parce que le FN n’est pas «guéri» de ses échecs à la présidentielle et aux législatives. Encore en convalescence, le parti souffre de son image «brouillée» : qui est le chef au FN ? Le Pen ? Sa fille ? Gollnish (arrivé en tête lors du dernier congrès chez les militants) ? Quelle est sa vraie ligne : à droite toute ? Ni droite ni gauche ? Devenus électeurs lepéniste par quête de repères, les électeurs FN ne retrouvent plus aujourd’hui dans leur parti ces mêmes repères qu’ils réclament ailleurs. S’il veut retrouver rapidement ses scores d’autrefois (l’espace, on l’a vu, existe !) le Front ne peut faire l’économie d’une opération «clarification». C'est-à-dire avant les deux prochains scrutins : européennes en 2009, régionales en 2010. Deux scrutins symboles : c’est à l’occasion des européennes de 1984 que le FN avait réussi sa première percée nationale ; c’est à l’occasion des régionales de 1998, et de ses alliances locales, que le FN était (presque) parvenu à faire exploser la droite."
Le salon beige, Michel Janva
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