mardi 20 février 2007

Une assistante sociale à l’Elysée ?

Article de Yves Daoudal publié le 20 février 2007

Pendant la majeure partie de l’émission « J’ai une question à vous poser », hier soir sur TF1, Ségolène Royal est apparue comme une assistante sociale, qui allait régler tous les problèmes personnels et sociaux des Français grâce à son accession à l‘Elysée.


Car il est facile de résoudre tous les problèmes : il suffit de mettre des moyens financiers, et de créer des emplois pour aider les gens. Et quand c’est un problème plus vaste, on crée un « service public ».


Parfois la réponse est même plus directe : « Cette question-là sera réglée », répond-elle à une « personne en situation de handicap », comme elle dit dans sa langue de bois (l’homme se disait tout simplement handicapé), à propos de la prise en charge des maladies évolutives. Et elle n’ajoutera pas un mot. La question sera réglée, point final. Toutes les questions seront « réglées ». Car « je ferai » ceci et cela, répond-elle en permanence, en espérant que les auditeurs ne remarqueront pas qu’un président de la République, et même une Présidente, ne peut tout simplement pas faire ceci ou cela, qui relève dans le meilleur des cas du gouvernement et du Parlement, et plus souvent de règlements ou d’efforts d’organisation qui n’ont rien à voir avec le gouvernement.
Marie-Ségolène a réponse à tout, sauf quand on finit par lui demander où elle va trouver l’argent pour « faire » tout ce qu’elle a « décidé » de faire. L’assistante sociale ne se préoccupe pas des moyens. Elle vient en aide aux gens…


Même en se voyant à l’Elysée, l’assistante sociale ne se préoccupe pas non plus de ce qui est le rôle spécifique du président de la République. Malgré son nom, elle ne sait pas ce que sont les fonctions régaliennes. Quand par hasard une question aborde ces sujets, elle répond par une formule consensuelle (avec l’Afrique, une politique de codéveloppement, l’immigration sera maîtrisée, etc.) qui lui permet d’éviter le débat et de passer à autre chose, de revenir aux malheurs des gens dont elle va s’occuper… Et l’on recommence à créer des emplois d’Etat, et à faire fonctionner l’invisible tiroir-caisse.


On ne croyait plus possible une telle démagogie, à si gros bouillons, et débouchant si évidemment sur un totalitarisme socialiste. C’était un festival d’impudeur et d’impudence. La dame est prête à tout pour arriver à l’Elysée. Jusqu’à l’obscénité démagogique.

Aucun commentaire: