mardi 1 mai 2007

Jean-Marie Le Pen prône une abstention "massive' au 2e tour

Source : L'Express

Reuters

Jean-Marie Le Pen a appelé à une abstention "massive" au second tour de la présidentielle, refusant de prendre parti entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, un choix entre "bonnet rose" et "rose bonnet."

Il a par ailleurs exhorté ses partisans à se mobiliser pour les élections législatives de juin, où le Front national espère se poser "en arbitre" à la faveur de triangulaires ou de quadrangulaires et prendre une "légitime revanche."

Près de 15.000 personnes, selon les organisateurs, 2400 selon la police, ont écouté le discours du dirigeant d'extrême droite place de l'Opéra à Paris, à l'issue du traditionnel défilé frontiste en l'honneur de Jeanne d'Arc.

"J'invite les électeurs qui m'ont fait confiance à n'accorder leurs suffrages ni à Mme Royal ni à M. Sarkozy, je les invite expressément à s'abstenir massivement, se réservant pour le premier tour des élections législatives les 10 et 17 juin prochains", a lancé le président du FN.

"Nous ne devons prendre aucune responsabilité dans le choix du 6 mai", a-t-il insisté.

Jean-Marie Le Pen a estimé qu'il serait "illusoire et dangereux de voter pour la candidate socialiste pour se venger du hold-up réalisé sur notre programme par Nicolas Sarkozy".

De même, il serait "insensé d'apporter nos suffrages à un candidat qui continue de nous considérer comme des extrémistes et de refuser de permettre par la proportionnelle à nos millions d'électeurs d'être représentés à l'Assemblée nationale", a ajouté Jean-Marie Le Pen.

Le candidat de l'UMP a évoqué dimanche dernier la possible introduction d'une dose de proportionnelle à l'Assemblée ou au Sénat mais non la proportionnelle intégrale prônée par le FN.

FIER DU VOTE OUVRIER

Le président du FN a terminé quatrième du premier tour de la présidentielle le 22 avril avec 10,4% des suffrages, une baisse de plus de six points par rapport à son score de 2002, qui lui avait permis d'accéder au second tour.

Bien que "déçu" et "peiné" par son revers, Jean-Marie Le Pen a profité de ce défilé du 1er mai pour regonfler le moral de ses troupes, venues en plus grand nombre qu'il y a un an, selon ses proches, et lancer la bataille des législatives.

"Moi, Jean-Marie Le Pen, menhir éprouvé par les vents et marées depuis 50 ans, habité à naviguer par gros temps, par tous les temps, je suis là, encore et toujours", a-t-il lancé.

Il a dit nourrir "l'espoir raisonné" de faire entrer des députés à l'Assemblée nationale en tablant sur le fait que les candidats du centriste François Bayrou "vont provoquer des triangulaires et des quadrangulaires dont nous pouvons être les arbitres."

Martial Bild, délégué général adjoint, a rappelé qu'en 2002 le FN s'était trouvé en situation de maintenir 50 candidats au second tour. "On se maintiendra partout en juin", a-t-il précisé à Reuters.

"Nous avons subi un revers de circonstance mais nous n'avons pas été battus", a insisté Jean-Marie Le Pen, estimant que son "insuccès arithmétique" masquait une "victoire idéologique", tous les candidats ayant "peu ou prou", selon lui, basé leur campagne sur des thèmes du FN.

Il a concentré son tir sur Nicolas Sarkozy, qui, avec le "culot d'un joueur de bonneteau", aurait pillé les idées du FN, de l'identité nationale à la défense des sans-grade.

"Le Pen, le peuple de France" proclamait une immense banderole dressée place de l'Opéra comme pour revendiquer la paternité de ce thème de campagne du candidat UMP.

Le dirigeant d'extrême droite s'est dit "fier" d'être arrivé en première position le 22 avril "dans les votes ouvriers." "Ce 1er mai 2007, au moment où la désindustrialisation menace même notre industrie automobile qui emploie plus de deux millions de travailleurs, je suis fier de leur confiance", a-t-il dit.

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