mercredi 4 octobre 2006

Jeu des chaises musicales : Roumains et Bulgares contre Chinois

C'est le système des vases communicants : les Roumains et les Bulgares, attirés par des salaires plus élevés, «s'en vont travailler sur le marché occidental» tandis que, pour pallier ce manque de main d'œuvre, les Chinois s'installent à leur place ! Ainsi, environ «trois millions de Roumains sont partis dans l'espace Schengen de l'Union européenne où ils circulent sans visa depuis 2002», s'installant de préférence en Italie, en Espagne, en Allemagne et en France, et environ 1,8 million de Bulgares ont fait de même pour respectivement passer d'un salaire de 200 et 300 euros à une rémunération d'environ 800 euros en Europe. Mais, conséquemment «confrontée à une pénurie de main-d'œuvre», la Roumanie est obligée de faire appel à des travailleurs chinois. «10 000 d'entre eux se sont d'ores et déjà installés à Bucarest depuis la chute du régime communiste» attirés, eux, par un salaire de 200 euros ! (La Tribune, 1.10). Que fera-t-on quand les Chinois, attirés par l'eldorado que constitue aujourd'hui l'Europe de l'Est, arriveront en masse et, régularisés par leur nouveau pays d'accueil, prendront conscience, eux aussi, que les pays d'Europe occidentale sont encore plus généreux et que, grâce à la suppression des frontières intérieures et au dogme communautaire en faveur de la «liberté de circulation» on peut aller travailler où on veut en Europe ?

«Gouverner, c'est prévoir»: maxime que nos technocrates bruxellois auraient bien dû faire leur. Car avant d'élargir sans cesse l'Union européenne en faisant adhérer des pays qui, sortant tout juste du joug communiste, enregistrent des écarts abyssaux avec les vieux pays de l'Europe occidentale en matière économique, sociale, juridique, environnementale... mieux aurait valu soutenir leurs réformes et attendre leur mise à niveau.

Philippe de Villiers ne le dira jamais assez : il faut stopper l'élargissement et définir d'urgence la capacité d'absorption de l'Europe.

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