lundi 11 septembre 2006

Villiers en héraut de la «France des bistros»

Les sabots bien plantés dans la glèbe, un «bon sens» revendiqué jusque sur les tee-shirts en guise d'idéologie... Hier, en Bretagne, Philippe de Villiers a offert à ses militants réunis pour l'université d'été de son Mouvement pour la France (MPF), un feu d'artifice de slogans populistes. Dans le rôle du chauffeur de salle, le secrétaire général et numéro 2 du mouvement, Guillaume Peltier, avait déjà donné le ton : «Nous préférons la France des bistros au Paris des bobos, la France des moissons à celle des donneurs de leçons et l'artisan des Vosges à l'écolo de la place des Vosges, le paysan centenaire au footballeur milliardaire.»

«Chienlit». Philippe de Villiers rêve de devenir le quatrième homme de la campagne présidentielle. Derrière Le Pen, certes, mais devant Bayrou, le patron de l'UDF, dont Guillaume Peltier assure qu'il est devenu «la meilleure roue de secours de la gauche». S'il atteint cet objectif, Villiers s'imposerait comme un partenaire incontournable de la droite.

Son programme : «Remettre de l'ordre en France.» Et pour y parvenir, le président du conseil général de Vendée n'y va pas avec le dos de la cuillère. Dans son discours de clôture, il a détaillé quelques-unes des «cent propositions» de son projet présidentiel : «J'établirai le droit de fêter Austerlitz et de rendre hommage au rôle positif de la France outre-mer. Nous ferons flotter chaque matin le drapeau tricolore dans les cours d'écoles. J'établirai une nouvelle Fête nationale, le 30 mai 1968 (...), le jour où deux millions de Français sont descendus dans la rue et ont mis fin à la chienlit soixante-huitarde, et renvoyé Daniel Cohn-Bendit dans ses foyers.» Le leader du MPF se veut le héraut de la France rurale avec l'espoir au passage de glaner des voix du côté des chasseurs. Il veut « défendre les 30 000 communes rurales qui se sentent abandonnées alors qu'on déverse des milliards sur les banlieues qui partent en fumée» . Villiers, qui entame aujourd'hui un tour de France jusqu'au 15 janvier, veut aussi défendre «la famille plutôt que le mariage homo» et faire en sorte que «les allocations familiales soient versées aux familles de nationalité française» . Cette dernière proposition est défendue depuis longtemps par le FN avec la «préférence nationale». Partisan d'une «Europe des patries sans la Turquie», le parti villiériste prône l'immigration zéro contre «l'immigration subie qui amène une colonisation de peuplement que nous refusons». Au nom de la défense du pouvoir d'achat des salariés, le leader du MPF souhaite enfin faire table rase des 35 heures.

«Surprise». Les cadres du MPF en sont sûrs : Villiers va «créer la surprise» en 2007. «Vous voyez, le temps des lodens bleu, style sortis de messes, c'est fini», plaisante un jeune villiériste, montrant du doigt une jeune militante portant minijupe et piercing au nombril, signes évident, selon lui, de sa modernité.

Libération du 11/09/06.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

jespere que de villiers sera meme le 3eme homme apres sego et le pen ce serait pas mal qu il depasse sarko gyneco