Le MPF disposerait de 100 signatures

Les responsables du parti assurent disposer déjà de cent promesses de signature, sur les 500 nécessaires.

«JE NE SAIS pas trop, revenez me voir en septembre !» Matthieu Spiesser, le jeune responsable des parrainages au MPF, est habitué à entendre cette réponse lorsqu'il démarche un élu local. Sa mission : obtenir les 500 signatures d'édiles requises pour que Philippe de Villiers puisse briguer l'Élysée en 2007. La première étape consiste à «étudier le marché». Les membres du MPF ont recensé 5 000 communes rurales – souvent de quelques centaines d'habitants – où le non a atteint 60% des suffrages lors du référendum du 29 mai 2005. Une plaquette présentant la biographie de Philippe de Villiers et ses réalisations d'élu local en Vendée a été adressée à près de la moitié de ces maires.

Après cette préparation d'artillerie, les quatre jeunes gens ont commencé la vente directe. Ils passent quatre-vingts coups de fil par jour, parlementent avec les secrétaires, se présentent au maire et sollicitent un rendez-vous. Les présidents de fédération et la petite équipe de permanents du MPF sillonnent ensuite les routes départementales à la rencontre de «la France d'en bas».

Environ 80% des maires ruraux sollicités par Philippe de Villiers se révèlent être des agriculteurs, très occupés en cette période de moisson et à l'approche des vendanges. «Je me retrouve souvent sur une moissonneuse-batteuse en plein champ en train d'essayer de convaincre le maire dans un bruit indescriptible», s'amuse Matthieu Spiesser.

Au lieu d'utiliser un argument souvent avancé par le Front national en 2002 – «vous pouvez signer pour nous sans être d'accord avec nous» – les militants MPF ont choisi de tenir un discours 100% politique : «Il faut envoyer un carton jaune à Sarkozy, c'est un faux dur qui trahit ses électeurs sur toutes les grandes questions.» La discussion roule souvent ensuite sur les questions locales : maintien de la poste ou de l'école, contournement de la commune par les poids lourds, éoliennes. Le maire demande souvent à réfléchir avant de faire connaître sa décision. Le MPF assure avoir déjà recueilli 100 promesses de parrainage et se dit «confiant».

Source : Le Figaro du 12 août.